Le chanteur Neil Young n’est pas content que le candidat à la présidence Donald Trump utilise sa musique. Le rockeur canadien a tenu à préciser qu’il soutenait Bernie Sanders pour la présidence des Etats-Unis (un des concurrents d’Hillary Clinton pour l’investiture démocrate) et que le milliardaire conservateur américain n’était par conséquent «pas autorisé à utiliser Rockin’ In The Free World pour l’annonce de sa candidature à la présidentielle», comme le rapporte l’AFP. Un rappel à l’ordre qui s’inscrit dans une longue liste de refus de musiciens sur l’utilisation politique qui est faite de leurs morceaux. Une des plus connues est celle du tube Born in the USA. L’histoire de la déclaration de Ronald Reagan rendant hommage au chanteur Bruce Springsteen à Hammonton, dans le New Jersey, en 1984, a été racontée entièrement par le magazine Politico l’année dernière. Alors président des États-Unis et candidat à sa réélection, Ronald Reagan s’était saisi de la chanson de Bruce Springsteen quelques jours après une tribune publiée sur le sujet par l’un de ses conseillers officieux. «Le futur de l’Amérique est dans les milliers de rêves qui tapissent vos cœurs. Il est dans le message d’espoir des chansons d’un homme que tant de jeunes Américains admirent, un homme du New Jersey: Bruce Springsteen», avait déclaré l’ex-acteur. Un hommage dont Bruce Springsteen se serait bien passé, envoyant deux jours plus tard un signal assez clair sur scène. «Le président a mentionné mon nom dans un discours l’autre jour. Je me demande quel est son album favori. À mon avis ce n’est pas Nebraska, et je ne pense pas qu’il ait écouté ce morceau-là», lança-t-il au public avant d’entamer Johnny 99. Une chanson qui parle du licenciement d’un employé d’une usine automobile, alors que le pays était en pleine politique de dérégulation et que l’État avait licencié trois ans plus tôt plus de 11.000 contrôleurs aériens fédéraux en grève. Bien plus tard, en 2011, c’est la candidate à la Maison Blanche du Tea Party qui se fait rappeler à l’ordre par le musicien Tom Petty, ex-leader des Heartbreakers. Michele Bachmann avait utilisé son titre American Girl en ouverture de l’un de ses meetings. Petty avait d’ailleurs déjà eu dix ans plus tôt des démêlés avec George W. Bush, qui utilisait I Won’t Back Down dans ses rassemblements. Le magazine Daily Beast mentionne encore d’autres exemples américains, opposant le plus souvent des chanteurs réputés de gauche à des politiques de droite: John Mellencamp contre John McCain, Heart et Sarah Palin, Tom Scholz et Mike Huckabee, Joe Walsh et Joe Walsh (un homonyme républicain de l’Illinois), Sam Moore et Barack Obama… Plus proche de nous, le groupe MGMT a porté plainte contre l’ex-UMP en février 2009, accusée d’avoir utilisé sans autorisation le morceau Kids, diffusé un mois plus tôt lors d’un conseil national de l’UMP à la Maison de la Mutualité à Paris. L’UMP a dû payer un peu plus de 30.000 euros. Eva Joly s’est aussi prise les foudres du groupe de rock Clara. Et six ans plus tôt, le chanteur Cali avait reproché à Laurent Fabius, alors candidat à la primaire socialiste, d’utiliser son morceau C’est quand le bonheur? en ouverture d’un meeting en Seine-Maritime. «Je pense qu’il aurait été courtois de sa part de me prévenir avant», s’est plaint Cali, en demandant à Laurent Fabius de ne plus utiliser son morceau. Vous avez d’autres exemples? Dites-le-nous dans les commentaires!