Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, n’a cessé de le répéter depuis ces dernières semaines : « Pour Rome, l’urgence c’est la Libye ! » Ancienne colonie de l’Italie, ce pays représente à la fois une source importante d’énergie pour la péninsule et un danger qui ne doit pas être sous-évalué. Comme le confirme le président de la commission Défense du Sénat, Nicolas Latorre. « 400 kilomètres séparent les côtes libyennes des côtes italiennes. Donc, naturellement, nous sommes préoccupés par la montée en puissance de la présence de Daech en Libye. Cela pourrait entraîner, à nos portes, une situation extrêmement alarmante pour nos services de sécurité ». Rome compte donc beaucoup sur la conférence internationale sur la Libye, organisée avec le soutien des États-Unis, pour que la diplomatie parvienne à être plus rapide, et plus forte, que l’expansion du groupe État Islamique en Libye. Le chef de la diplomatie, Paolo Gentiloni se dit convaincu, pour sa part, qu’elle favorisera la formation très attendue d’un gouvernement d’union nationale (sous l’égide de l’ONU), essentiel pour contrer les menaces de Daech. Parmi les personnalités qui seront accueillies par le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni : les chefs des diplomaties américaine et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, des représentants d’autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, France, Royaume-Uni), ainsi que des représentants de l’Algérie, des Émirats arabes unis, du Maroc, du Niger, du Qatar, de la Turquie et du Tchad. Le secrétaire d’Etat auprès du ministre français de la Défense chargé des Anciens combattants Jean-Marc Todeshini était en Tunisie ce jeudi, dans le cadre d’une réunion du dialogue du groupe de défense « 5+5 ». Il était question notamment de la Libye, où un nouveau processus de formation d’un gouvernement d’union nationale aurait été amorcé, après l’échec des négociations encadrées par l’ONU. La France avait de son coté annoncé en octobre le renforcement de sa coopération sécuritaire avec la Tunisie et avait annoncé y consacrer 20 millions d’euros dans les 2 ans, 4 millions ont déjà été engagés. Pour Jean-Marc Todeschini, la formation d’un gouvernement d’union nationale est urgente.