Thomas Dietrich, qui a démissionné vendredi de son poste de secrétaire général de la Conférence nationale de santé, dit sur France Info voir en cette entité » une sorte de comité Théodule dont on prétend tenir compte des avis mais qui n’est entendu de personne ». La Conférence nationale de santé regroupe les différents acteurs de la santé, et est censé aider le gouvernement à orienter sa politique de santé. « On fait croire que l’on construit une politique de santé en lien avec un certain nombre d’acteurs alors que l’on construit une politique de santé de manière très verticale, sans retour de terrain, un peu en vase clos, dans un ministère coincé dans le 7ème arrondissement de Paris », insiste Thomas Dietrich. L’ex-secrétaire général explique sa démission par de récents épisodes, notamment la question de la fin de vie : « L’avis de la CNS, qui est une autorité indépendante, a fait sortir de ses gonds la ministre [de la Santé Marisol Touraine]. Normalement elle n’a pas à essayer de censurer un avis rendu par une instance indépendante. » Thomas Dietrich critique également vivement le débat public sur la vaccination annoncé mi-janvier par Marisol Touraine, une « vaste mascarade », selon lui : « Les conditions de transparence et d’indépendance de l’organisateur ne sont pas garanties. L’agence qui organise ce débat, l’agence nationale de santé publique, est sous tutelle de l’Etat. C’est embêtant, d’autant plus qu’elle fait aussi des campagnes pro-vaccination. » « Je pense que rester voulait dire que je cautionnais le système. Quand la situation est problématique à ce point, il faut sortit du système et le dénoncer. Je pense que je vais avoir quelques problèmes à revenir dans l’administration française pour les trente prochaines années. »